Vivre à Paris

Les 7 plaies de Paris

Comme tout grande cité, Paris a son lot de catastrophes. Aux temps anciens, on gardait mémoire du déluge de Saint Marcel, qui était une simple crue de la Bièvre mais qui emporta une bonne partie de l’actuel XIIIe arrondissement dans sa tourbe.

Plus récemment, les parisiens de 1895 se rappellent cette locomotive qui pendait de la gare Montparnasse, ayant percé sa verrière. Le 22 octobre, un cheminot pressé avait voulu rattraper ses neuf minutes de retard, au départ de Granville, et n’avait pas freiné assez tôt. Et voilà notre train qui heurte le parapet, quitte les rails, traverse la gare et s’en vient briser la façade pour échouer sur le parvis, écrasant au passage un malheureux kiosque à journaux (dont la vendeuse, qui tricotait sur les marches de la buvette, fut la seule victime du sinistre). L’image a fait les beaux soirs de la presse de la Belle Epoque, et les badauds ont afflué quatre jours durant, pour admirer la scène.

Plus meurtrier est cet accident du 27 septembre 1911, sur le pont de L’archevêché. Ce n’est pas un train mais au autobus qui sort de sa route habituelle… et tombe dans la Seine. Lourd bilan : onze morts et neuf blessés.

A bien y regarder, c’est souvent en bord de Seine qu’ont lieu les plus belles catastrophes parisiennes. Le 22 décembre 1939, le Pont Saint-Louis est percuté par un bateau : explosion de gaz, vingt personnes sont précipitées dans la Seine, trois d’entre elles meurent noyées. Quatre ans plus tard, au cœur de l’Occupation, c’est un avion perdu qui vient s’écraser au Pont de Tolbiac. Enfin, cette même année 1943, de l’autre côté de Paris, c’est le viaduc du Point du Jour qui se voit détruit par des bombardements.

Dernier en date : la passerelle des arts qui s’effondre, à l’automne 1979, une barge l’ayant heurté (à une heure où nul ne la parcourait,). Longtemps fermée, la passerelle ne sera reconstruite qu’en 1984. Afin d’éviter l’engorgement (donc un nouveau risque d’accident) le pont sera doté de sept et non neuf arches.

Enfin, le dernier naufrage sequanais est aussi le plus ironique : le 8 juillet 1993, la célèbre piscine Deligny, flottant depuis des lustres au pied de l’Assemblée Nationale, est heurtée par une péniche. Elle coule à pic. Comme quoi même une piscine peut se noyer !