Vendre à Paris

L’impact du Brexit… sur le marché du luxe parisien

Le Brexit aura-t-il un effet positif sur le marché immobilier haut de gamme parisien ? Il est encore trop tôt pour l’affirmer. Néanmoins, les expatriés français pourraient investir dans la pierre et en vue de préparer un éventuel retour.

Le séisme mondial provoqué par le Brexit, le 24 juin dernier, va-t-il provoquer un boom de l’immobilier parisien ? Rien n’est sûr tant que les incertitudes liées aux modalités de sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne (UE) demeurent. Toutefois certains acteurs de l’immobilier haut de gamme parisien envisagent un possible effet ricochet avec notamment l’arrivée de nouveaux acheteurs. Reste à savoir si cette amorce de mouvement sera un épiphénomène ou une tendance durable ?

 

* D’avantage d’expatriés 

Après le Brexit, les premiers à venir faire leurs emplettes sur le marché parisien du haut de gamme pourraient bien être les Français vivant à Londres. Avec le départ annoncé de la Grande-Bretagne de l’UE, ces expatriés dont plusieurs milliers travaillent dans le secteur de la finance, pourraient commencer à préparer leur avenir et notamment leur retour en France à plus ou moins longue échéance.

Au lendemain du vote, les appels et les recherches de biens dans la capitale se sont intensifiés, mais reste à voir si ces réactions à chaud se concrétiseront dans les prochains mois.

Une chose est sûre depuis déjà quelques mois, les non-résidents fiscaux français achètent davantage dans la capitale (Cf. article l’achat de non-résidents en France, étude de Bnp Paribas International Buyers ) que les autres années et surtout dans le haut de gamme parisien.

 

* Le regain d’intérêt pour Paris

La liste des motifs militant pour l’investissement dans de l’immobilier de standing parisien commence à s’allonger. D’abord, la chute des prix de l’ordre de 15 % enregistrée depuis le pic en 2011, est désormais enrayée. Paris s’avère financièrement attractive par rapport à d’autres capitales mondiales. Ensuite, les taux des prêts immobiliers sont historiquement bas et offrent une opportunité de s’endetter pour pas cher. De plus, la fin annoncée en 2017 du régime des « non-domiciliés » pourrait être une autre bonne raison de « rentrer » au bercail avant cette échéance.

A savoir : A la veille du Brexit, l’immobilier à Paris était 2,7 fois moins cher que Londres.

 

* Plus d’acheteurs étrangers ?

Les propriétaires immobiliers internationaux très présents à Londres pourraient-ils à terme se détourner de la capitale anglaise et s’intéresser au marché parisien? Peu croient à ce scénario car la place londonienne demeurera une des capitales mondiales de la finance. Même si certains établissements financiers envisagent de baisser leur effectif ou de déplacer leur personnel ailleurs, rien n’est encore figé. Le New York Times a cité plusieurs villes susceptibles de prendre la relève de Londres. Arrivent devant Paris, Amsterdam, Francfort et Vienne. Epidermique, cette réaction peut ne pas se concrétiser ou prendre du temps.

Quant aux Britanniques, principaux acheteurs étrangers en France (surtout en région), ils ont perdu du pouvoir d’achat suite à la baisse de la Livre Sterling. Du coup resteront-ils aussi actifs ? Après un attentisme prudent, certains pourraient décider de revendre leurs propriétés.

 

* Impact sur les prix

Après plusieurs années difficiles, l’immobilier haut de gamme parisien est, depuis 2015, en bonne santé (Cf. article immobilier de luxe). Le marché est devenu plus stable et fluide. Or un afflux potentiel d’acheteurs venus de l’étranger pourrait à nouveau déséquilibrer le marché et faire grimper les prix. Depuis quelques mois, les stocks de biens de standing commencent à se résorber et certains biens se font plus rares. Du coup, l’offre ne répond plus à la demande.