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Locations meublées touristiques : un dossier sensible à Paris

Cela fait déjà plusieurs mois que la Ville de Paris a déclaré la guerre aux locations touristiques illégales qui fleurissent dans la capitale. Etat des lieux d’un dossier sensible.

Avec plus de 35.000 annonces sur Airbnb, Paris est une ville phare pour les locations saisonnières entre particuliers. Depuis déjà quelques mois, la Ville de Paris mène un âpre combat contre les locations illégales ou abusives via ces plateformes internet. La Mairie estime que cette activité vide certains arrondissements touristiques de leurs « vrais » habitants et porte préjudices à l’activité hôtelière. Histoire de ce feuilleton à épisodes.

 

* Quelques faits récents

– Fin avril, lors de la discussion sur le projet de loi numérique, le Sénat a adopté la possibilité pour les villes de demander un enregistrement obligatoire de toute location meublée de façon répétée et de courte durée.

– Toujours en avril, la Ville de Paris a étoffé son bataillon d’inspecteurs. Ils sont désormais 25 pour traquer les locations non autorisées. Selon la Ville, 70 % des appartements déjà contrôlés s’avèrent être des locations illégales.

– En mars dernier, la municipalité a obtenu du site Airbnb qu’il envoie à ses hôtes louant plus de 4 mois par an, un courriel d’avertissement les informant des règles à respecter et des sanctions prévues en cas d’infraction. Le site s’est engagé à rendre plus lisible cette information sur son site.

– Une dizaine de villes accueillant les matchs de football de l’Euro 2016 veulent imposer aux plateformes, la récolte des taxes de séjour auprès des loueurs.

 

* Rappel de la réglementation à Paris

– Les Parisiens peuvent louer, en toute légalité, leur résidence principale dans la limite de 4 mois par an, sans démarche particulière à effectuer.

Attention : Pour les locataires, l’autorisation du propriétaire est nécessaire.

A savoir : Le règlement de copropriété peut parfois mentionner l’interdiction de ce genre de location.

– Au-delà de 4 mois (120 jours) de location par an pour une résidence principale, il faut obtenir une autorisation de changement d’usage en surface commerciale auprès de la Mairie de Paris assortie du paiement d’un montant dit de « compensation ». Cette obligation concerne aussi ceux louent un appartement qui n’est pas leur résidence principale quelque soit la durée de location.

A savoir : Le non respect de ces règles expose à une amende de 25.000 €/logement et une astreinte de 1.000 €/jour.

 

* Des rendements lucratifs

La location via ces sites s’avère toujours aussi rentable. D’après une récente étude menée par le Journal du Net et le site Meilleursagents.com. Louer (une surface de moins de 50 m2) sur Airbnb rapporterait en moyenne 2,6 plus qu’une location classique (longue durée).

Dans plusieurs quartiers historiques et touristiques du centre de la capitale, le rendement est même bien supérieur. L’étude indique un ratio de 3,5 aux abords de Notre-Dame; de 3,3 à Saint-Germain L’Auxerrois et de 3,2 au Palais-Royal, à l’Elysées-Madeleine et Vivienne-Gaillon. Il avoisine 3,1 à L’Odéon, à Saint Placide, dans le Triangle d’Or et Place Vendôme.