Vivre à Paris

La Muraille de Philippe Auguste

Génie de l’urbanisme et souverain visionnaire, Philippe Auguste décide que Paris sera désormais entouré de murailles. Et non des moindres ! Un quart de siècle durant (1190-1213) va jaillir du sol parisien un rempart épais de trois mètres de haut (parfois dix) et long de cinq kilomètres et demi. Philippe Auguste donne ainsi à Paris un véritable sentiment d’unité.Consubstantielle à ses limites, à ses bornes, la ville devient une entité physique, quantifiable, tout autant que vivante, mouvante. Subitement Paris existe, inscrit dans la pierre, planté dans le sol du vieux Marais sequanais.

De ces murailles, on trouve de nombreux vestiges dissimulés çà et là dans le vieux Paris. Le plus impressionnant d’entre eux reste ce terrain de sport public, rue des Jardins Saint Paul. Ailleurs sur la rive droite, du Marais aux Halles, les vestiges de la rue des Rosiers, de la rue des Hospitalières st Gervais, des rues du Jour et du Louvre, sont souvent agglomérées aux bâtiments modernes, parfois entièrement rebâtis.

Ces tronçons de muraille ou ces obliques de tour fortifiées semblent même faire partie du plan initial de ces constructions récentes. Il en est de même rive gauche : rue Guénégaud, impasse de Nevers, passage Dauphine, rue Mazarine : toutes ces voies disposent de vestiges de l’enceinte médiévale, souvent cachées dans des arrière-cours ou des parkings.

Dans la Cour du commerce Saint André, à deux pas de l’Odéon, derrière le Procope, se trouve un superbe morceau de tour, à l’intérieur même d’une maison. Les rues Thouin, Descartes, le haut du Cardinal Lemoine, possèdent également des pans de murs mêlés aux habitations.

Le plus étrange étant le 2 bis de la rue des Ecoles, où se trouve un affreux immeuble des P et T. Dans son sous-sol subsiste une arche de la muraille qui enjambait la Bièvre…