Vivre à Paris

Petite histoire des Taxis parisiens

Le taxi est né avec le XXe siècle. L’exposition universelle de 1900 et la passion pour les autos voient les « fiacres automobiles » faire une apparition d’abord bien discrète. En 1904, on les compte sur les doigts de la main… mais ils sont près de 1400 trois ans plus tard ! 23Cette corporation se dote de compteurs associant le kilométrage au prix de la course, bientôt baptisés « taximètres ». Les usines Renault de Billancourt se font une spécialité de ces véhicules, souvent rouges, dont le succès est telle que les londoniens décident de les importer.

Haut fait de gloire : les taxis deviennent combattants du 6 au 9 septembre 1914, lors du fameux épisode des « Taxis de la Marne ». La guerre a commencé depuis un mois et l’avancée allemande est redoutable : les voilà à cinquante kilomètres de Paris. Dépassé, Gallieni ne sait plus comment conduire les cinq mille soldats d’infanterie dont il aurait besoin pour redresser la barre. Intelligent directeur d’une firme bientôt baptisée G7, le comte Walewski suggère au gouverneur militaire de Paris de réquisitionner « ses » taxis ! Et voilà les mille cinq cent autos rouges (et leurs conducteurs) qui emmènent les pioupious à Nanteuil le Haudoin. Bilan des courses : les Allemands sont repoussés vers l’Aisne, s’enlisant dans une guerre qui se fera en tranchées, et Paris est sauvé. Quant à Waleswski, il a été le plus malin : rentrés au bercail, les taxis voient en bonne logique leurs compteurs relevés. Et c’est plus de 70 000 francs que devront débourser les caisses de l’état. Mais Paris vaut bien ça…

Après la Grande Guerre, le taxi fait partie de la zoologie urbaine. Les voitures hippomobiles sont peu à peu abandonnées, laissant la place libre aux moteurs à explosion. Aujourd’hui au nombre de 2000 (esclaves d’un numerus closus ) ils font l’affaire des nouvelles compagnies indépendantes, tels Uber